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  • Cadeaux surréalistes pour ce temps irréel

    … est le titre d’un article dans le T Magazine du New Yorks Times de ce mois. Je suis honorée d’avoir participé avec quelques pièce du Dressing.

    Je vous fais découvrir l’extrait dans la version française ; l’original se trouve à l’adresse suivante : www.nytimes.com/2017/11/27/t-magazine/surreal-gifts.html

    Un guide d’objets d’art rendant hommage à des formes éphémères ou quotidiennes

    Photograph by Anthony Cotsifas. Styled by Jill Nicholls.

    Chapitre 4 : Dans le boudoir

    En décembre 1961, l’artiste Claes Oldenburg eut l’insolence de présenter une série d’objets du quotidien sculptés dans “The Store”, une exposition qui attira les foules dans le Lower East Side de Manhattan à New York. La pièce la plus montrée du doigt était Braselette, un soutien-gorge en plâtre gribouillé avec de l’émail brillant. Les ultimes “déchirures de la réalité”, comme disait Oldenburg, étaient celles qui utilisaient une matière dure pour transformer une pièce foncièrement douce. Depuis, rendre rigides des objets pliables est devenu pour les artistes une façon de jouer avec la relation paradoxale entre souplesse et résistance — des fantomatiques vêtements vides en bronze de la sculptrice Judith Shea, en passant par la robe dessinée en 2001 par Alexander McQueen, composée d’une cascade de coquilles de couteaux, jusqu’au sac à main et la lingerie que l’on voit ici, fabriqués en porcelaine par la bijoutière de Toulouse Violaine Ulmer. Après la rigidité exprimée dans “The Store”, il est ironique de constater comment Oldenburg changea de direction en représentant des objets banals comme des sandwichs ou un cône de glace en matières moelleuses. Retourner vers la douceur aida l’artiste à voir la lumière de nouveau