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  • jour de la sirène #1 – la chevalière

    La chevalière en quelques mots :

    La chevalière est une bague à large chaton (plateau) gravé de symboles, d’initiales ou d’armoiries.

    Également appelée anneau sigillaire, la chevalière est un des rares bijoux à avoir eu une fonction utilitaire.

    Pour les curieux de la céramique, notons que cette origine de sceau (du latin « sigillum »), est la même pour la poterie sigillée (poterie antique marquée d’un sceau).

    La chevalière est aussi un symbole identitaire, social et culturel très fort qui a beaucoup évolué au fil du temps.

    La chevalière, bague de l’Antiquité par excellence

    L’histoire de la chevalière remonte à l’Égypte antique il y a plus de 4000 ans. Les historiens ont découvert des chevalières dans les tombes de certains pharaons haut placés. Chacune était unique et reconnaissable par tous et les motifs se composaient de symboles dédiés à la nature et aux dieux anciens. Il faut dire que pour les Égyptiens, les bijoux représentaient une protection contre les menaces.

    Ces bagues-sceaux étaient faites de pierre dure ou d’une poterie bleue appelée faïence.

    Par la suite, les chevalières égyptiennes seront partiellement ou totalement en or massif.

    Anneau sigillaire égyptien au nom de Toutânkhamon, XIVe siècle av. J.-C.
    Chevalière en Or et faïence siliceuse ( Nouvel Empire, 1550 – 1069 avant J.-C. )
    Bague chevalière au nom de Horemakhbit, fils d’Horoudja

    Chevalière et chevalerie

    En France, le port de la chevalière remonte au Moyen-âge, au temps de la chevalerie qui va lui donner son nom.
    A cette époque, tous les nobles arboraient une chevalière et s’en servaient pour « signer » d’un sceau de cire un document officiel. Véritable signature personnelle, identitaire, mais surtout symbole de pouvoir, elle représentait puissance, noblesse et aristocratie.

    A l’époque, la chevalière était si importante qu’il était d’usage de la détruire lorsque son porteur venait à mourir. Peu de chevalières du Moyen Age sont donc arrivées jusqu’à nous.

    Avec l’alphabétisation de la société, la chevalière perd peu à peu son utilité. Sa fonction symbolique et identitaire prend le dessus.

    Chevalière du duc Świętopełk II de Poméranie, XIIIe siècle.
    Une peinture du philosophe Thomas More avec sa chevalière (1527)
    Chevalière du Prince noir, XIVe siècle.

    Tradition et modernité

    Pour la petite histoire, (et pour savourer les termes!) la façon de porter la chevalière donnait une indication sur la disponibilité amoureuse : «en baisemain» (c’est-à-dire lisible par un interlocuteur) ou «en bagarre» (monogramme tournée vers son propriétaire).

    Traditionnellement, le port de la chevalière se faisait la plupart du temps à l’auriculaire gauche (comme en Angleterre, en France ou en Belgique, ou à l’annulaire gauche comme en Suisse). Mais là encore cette règle est aujourd’hui transgressée, et la chevalière peut se porter indifféremment à tous les doigts et par tous les temps !

    Liée au pouvoir masculin, que cela soit sous l’Antiquité, le moyen âge ou… le règne du hip hop américain (car ce sont les rappeurs américains qui se sont réappropriés la chevalière dans un mélange de bling bling et de cool attitude), la chevalière appartient aujourd’hui à tout le monde, quel que soit son genre, son sexe, sa classe ou son statut.

    Slick Rick montre sa collection de bijoux

    Place de la chevalière dans mon travail :

    Lors du Parcours Bijoux qui s’est déroulé à Paris en octobre 2020, j’ai intitulé un ensemble de 49 chevalières en grès : « Double transgression »

    Et pourquoi double transgression ?

    La chevalière est traditionnellement un bijou masculin : il y avait transgression à les présenter dans une expo où il est question d’héritage de mère à fille, donc affaires de femmes. Et proposer un travail avec une matière non noble au regard des traditionnels métaux précieux, était geste transgressif vis à vis de la tradition bijoutière.

    Je poursuis toujours ce travail de chevalières en grès et en porcelaine, et voici quelques unes des dernières pièces sorties du four.

    Retrouvez toutes les chevalières sur la boutique en ligne.

    A propos des tailles des chevalières (et des bagues en général) :

    Dans cette série de chevalières, les anneaux sont volontairement irréguliers.

    Quid des tailles indiquées dans le descriptif des chevalières en vente sur la Boutique en ligne ?

    Ne pouvant pas prendre les tailles à l’aide d’un triboulet (outil de bijouterie spécifique pour prendre les tailles de bagues), j’utilise mes propres doigts : je prends la taille de mes doigts et j’essaie les bagues ; cette méthode garde donc une part d’aléatoire, puisque selon la forme des doigts et la taille des articulations, la bonne taille peut varier légèrement d’une personne à l’autre.

    Aussi en fonction de la forme de la bague : certaines sont plus ovales et peuvent donc s’enfiler en les tournant.

    Je prends la taille quand la bague n’est pas trop ajustée.

    Il faut déjà retenir que généralement, pour un même doigt, la taille de la main dominante est plus grande (d’une taille le plus souvent). Ajouté à cela, la taille varie en fonction de la température et parfois du matin au soir.

    Sachant qu’il y a généralement 3 tailles d’écart entre le majeur et l’annulaire, et prenant en compte le paramètre de la main dominante, on peut jouer sur un écart de 3 à 4 tailles, si l’on accepte de changer la bague de doigt en fonction des saisons, en prenant une taille intermédiaire !

    main dominante : annulaire = 54, majeur = 57

    main mineure : annulaire = 53, majeur = 56

    Donc, la taille 55 est la taille intermédiaire dans des conditions climatiques intermédiaires aussi.

    Enfin à savoir : ce qui est « gênant » dans le port d’une bague est lié à l’épaisseur de l’anneau, non la forme globale de la taille. Aussi quand l’anneau est épais, il est plus agréable de porter la bague à l’index ou à l’auriculaire

    Comment connaitre sa taille de doigt ?

    A défaut de prendre votre taille chez un bijoutier ou à l’aide d’un baguier, voilà une façon de faire :
    www.youtube.com/watch?v=vgXyh3BiF4U

    Attention à bien prendre la mesure au niveau le plus large du doigt (généralement la phalange)

    Et voilà la vidéo (1mn13) pour prendre la taille quand on a une bague correspondant à la bonne taille :
    www.youtube.com/watch?v=H2L_fM7b32Y